Emo-melo-drama queen autoproclamée (voir sa description sur sa page Instagram), Théa est de ces artistes qui s’interrogent sur leur propre identité queer et plus vastement sur la notion de féminisme.
Son single Guillotine, tranchant à souhait, se reçoit comme le cri du cœur d’une génération exaspérée et engagée, qui se révolte pour mieux échapper au burn-out et aux innombrables déceptions du monde d’aujourd’hui.
Pour s’exprimer, cette chanteuse qui ne cache pas ses penchants dark utilise des électrochocs technoïdes, parfois proches du son hyperpop ou du flow autotuné du rap futuriste, lacérés par des impacts électriques retentissants à tendance punk. L’album qu’elle a dévoilé en février dernier s’appelle Memento et, effectivement, on s’est pas près de l’oublier.
Rencontre, en attendant sa venue à Rock en Seine cet été, le vendredi 25 août.
“Je suis la plus jeune de la sélection ? J’ai 21 ans”.
Tu es peut-être bien la plus jeune, en effet.
“Je n’ai pas fait beaucoup d’interviews. Mais plus ces derniers temps. Je suis globalement à l’aise, mais j’imagine que ça dépend des moments”.
Comment vis-tu cette période, entre la sortie du projet et ta venue future à Rock en Seine ?
“Moi ça fait longtemps que je fais de la musique, et je crois que j’ai toujours voulu être une rock star, faire des concerts… Cette période est très tunnelisante, si tu vois ce que je veux dire. Depuis que j’ai sorti le projet, en février, tout va vite. Mais ça va, on arrive tout de même à prendre un peu de recul, même si clairement en trois mois, tout est allé très vite”.
Trop vite ?
“On enchaîne plein de dates, parfois dans de bonnes conditions, parfois moins. On s’est même fait voler tout notre matos à Bordeaux. Ce n’est pas tous les jours simples. Mais malheureusement, cela arrive souvent, et j’ai de toute façon toujours fait de la musique avec ce que j’avais entre les mains. Quand notre van a disparu avec le matériel, gros coup au moral, évidemment, mais très vite, je me suis demandé comment rebondir. Ok, c’est quoi la suite ? On essaye d’être toujours dans cette dynamique”.
Le live, c’est le cœur du projet ?
“Je ne pense pas que le live soit l’essence du projet, ce n’est même pas là où je me sens le plus à l’aise, je me sens bien mieux dans ma chambre avec mes logiciels. Je me sens un peu avatar, à contrôler les éléments. Mais on a commencé à vraiment kiffer les live, et ça marche avec le projet, qui est énergique. On crée des fêtes pour les gens comme moi, qui sont beaucoup dans leur chambre”.
Et demain ?
“Le live, c’est un plaisir, le plus dur, c’est surtout de tout remettre en jeu à chaque fois : tu peux faire un excellent concert le lundi, un moins bon le lendemain, et il faut trouver la force d’avancer. Mais c’est toujours enrichissant, toujours”.
Propos recueillis par Nico Prat