Fondé en 2017, ce quatuor masculin n’a pas la prétention de réinventer les règles du rock. Il suit une formule largement testée et approuvée au fil des décennies : un guitariste (Joe O’Brien), un batteur (Jamie Todd), un bassiste (Lee Holland) et un chanteur (Jonny Yerrell), tous élevés dans le sud du Yorkshire et dans la pure tradition rock.
Inexplicablement, leur musique ne s’est pas encore beaucoup exportée en dehors du pays où règne le Brexit, mais cela ne saurait tarder, en toute logique. En tout cas, chez eux, ils ont déjà récolté les lauriers de leur labeur : leur second album, What’s Rock and Roll?, s’est propulsé directement en tête des charts britanniques à sa sortie, en janvier dernier.
Une récompense méritée pour cet album courageusement autoproduit, qui aligne les brûlots incisifs avec efficacité.
Rencontre.
Vous sortez tout juste de scène, comment s’est passé le concert ?
Incroyable. Tu sais, c’est la première fois que nous venons à Paris en tant que groupe et on ne sait jamais à quoi s’attendre. Quand on est passé quelques heures avant le concert, il n’y avait pas encore beaucoup de gens. Et quand on est monté sur scène, c’était incroyable de voir finalement tout ce monde. C’est probablement l’un des meilleurs festivals que nous ayons faits cette année. C’était incroyable. Absolument incroyable.
Votre énergie était tellement communicative, vous rappelez un peu les Arctic Monkeys à leurs débuts.
Tu sais, nous communiquions par le biais de la musique. Malheureusement, pour le moment, nous ne pouvons pas parler français. C’est un obstacle pour communiquer avec le public mais j’ai l’impression qu’ici l’énergie était tout ce dont nous avions besoin. Voir les gens réagir comme le fait le public du Royaume-Uni, en sautant, en chantant, en passant un bon moment, c’est vraiment la raison d’être de ce groupe.
Votre album s’appelle « What is rock’n’roll ». Et votre musique semble faire revivre le rock qui a un peu disparu depuis au moins dix ans. Est-ce risqué de choisir ce genre de musique pour vous ?
Peu importe. On a juste choisi de suivre cette voie. Quand on s’est rencontré pour la première fois, on a simplement découvert naturellement le son qu’on voulait faire. Il n’y avait donc aucune stratégie en se disant « on va choisir tel type de musique », ou « je vais choisir de jouer de la guitare comme ça », ou « je veux choisir de jouer des lignes de basse ». Pour nous, ce n’était pas vraiment un risque. Et surtout en ce qui concerne le nouvel album, nous avons développé naturellement un son et fait différentes choses au fil du temps, en essayant de jouer ce que nous aimions jouer.
Vous venez d’un terreau très spécial quand même : l’Angleterre, c’est le rock.
Pourtant, nous ne sommes jamais lancés dans ce groupe avec l’intention de créer de la musique rock. Nous avons toujours fait ce que nous aimions et ça a pris la forme que ça a maintenant. Mais c’est vrai que notamment à Sheffield, tu as les Arctic Monkeys et nous ne sommes pas loin de Manchester où tu as des groupes comme Oasis. Et si ce sont des groupes importants pour nous et en Angleterre, nous ne nous sommes jamais directement inspirés uniquement du rock. Nous écoutons tous tellement de genres différents : Dolly Parton, du hip hop, du métal et nu-metal, de la drum and bass.
Vous avez une grande communauté à Londres qui très fidèle et vous suit un peu partout. Alors qu’en France, comme vous le disiez, c’est très nouveau.
Nous n’avons pas perdu le buzz qui régnait au Royaume-Uni à l’extérieur, et nous avons nos fans. Nous commençons maintenant à nous faire connaitre ailleurs et à nous rendre dans ces différents pays. C’est une nouvelle énergie, une énergie fraîche, c’est agréable de se retrouver devant une foule qui ne t’a jamais vue auparavant. Nous avons un peu la nostalgie de la première fois. Le début est ce qu’il y a de plus excitant. C’est génial de pouvoir repartir à zéro ailleurs qu’en Angleterre.
Propos recueillis par Alexandre Mathis
Crédit photo : Victor Picon