How to Catch a Falling Knife – comprendre, “comment attraper un couteau qui tombe”. Ce titre résume bien le caractère vaillant de cette jeune artiste américaine qui ne recule pas quand une situation périlleuse pointe son nez.
C’est avec ce maxi, sorti en mai dernier, que cette ex-étudiante du prestigieux Berklee College of Music (pépinière à talent située à Boston) vient de présenter le fruit de son labeur au reste du monde. Huit morceaux qui oscillent librement entre rock de stade olympique et pop de l’intime, et qui mettent en avant la voix profonde de cette chanteuse née dans le New Jersey mais élevée en Floride. Difficile de résister au charme de ce répertoire bourgeonnant, surtout quand Gigi Perez prend sa guitare en concert et nous livre ses confessions droit dans les yeux.
Rencontre.
Tu arrives à écrire en tournée ?
« Je fredonne, et les chansons naissent comme ça. Tout est un peu bordélique, c’est un petit peu mon défaut d’ailleurs, dans ma tête, la guitare, les textes, tout vient d’un seul coup. Je ne peux pas dire que ce soit vraiment organique, parfois je me laisse aller, je succombe au chaos, mais j’ai parfois tout de même un plan, que j’essaye de respecter. C’est un puzzle, en fait ».
Un puzzle dont tu es la seule à avoir toutes les pièces.
« J’ai besoin d’être dans un certain état d’esprit pour écrire une chanson qui reflète un sentiment. J’ai besoin de me mentir aussi parfois. De me faire croire que je suis énervée pour écrire une chanson énergique, par exemple. Mais c’est aussi un jeu, on se ment, on tente des choses ».
Tes chansons sont d’une honnêteté parfois assez troublante.
« Je n’essaye jamais de me protéger, je ne garde rien pour moi, mais naturellement, les chansons prennent du temps à sortir, donc quand ça sort, tu n’es plus forcément la même personne. Je ne voudrais pas que les gens pensent que ce que je chante aujourd’hui représente ce que je suis encore. Mais les gens sont intelligents, ils savent que tout n’est pas vrai ».
Et parfois, ça parle même d’eux.
« Au début, les chansons parlent de moi, mais au bout d’un moment, j’espère qu’elles parlent de tout le monde ».
Propos recueillis par Nico Prat
Photos : Victor Picon